Utiliser les balances de ruches et les sondes de couvain pour suivre la ponte et réussir son acide oxalique
Dans ce tuto nous vous expliquons comment vous pouvez utiliser les sondes de couvain pour suivre la ponte et bien réussir vos traitement BIO à base d’acide oxalique .
Pour cette explication nous nous appuyons sur l’enregistrement de la reprise de ponte à la fin du mois de Janvier.
Si vous souhaitez disposer chez vous de cet outil vous devez équiper vos ruches avec le système BEESCALE4 complet ainsi que les sondes météo et couvain.
Avoir la bonne configuration


1 – La sonde externe, également nommée sonde “Météo“
Dans la configuration BEESCALE4, nous proposons une sonde appelée “Météo”. Pour interpréter les courbes de couvain elle est totalement indispensable ! En effet ce capteur n’est pas destiné à fournir les conditions météo, mais il est bien prévu pour être une référence externe à la ruche.
En effet, toutes les données de couvain sont interprétées par l’analyse de la différence entre l’intérieur de la ruche et l’extérieur de la ruche.
2 – Les 4 sondes de couvain
BEESCALE4 propose 4 sondes de couvain, une par ruche à brancher sur chaque voie, elle s’ajoute très simplement en plus du peson à l’aide d’un câble de raccordement en Y fournit.
Astuce :
Lors de vos interventions, assurez-vous que les sondes de couvain sont bien toujours au centre de la grappe, sans quoi vos mesures de température et d’humidité sur couvain seront faussées.
Lire et interpréter le graphique de couvain
Le graphique des données de cette sonde peut paraître un peu complexe au premier abord. En prenant le temps de le décoder, il se lit très aisément. Il est constitué de 2 graphiques distincts.
Le premier concerne les températures et regroupe :
– les 4 températures de couvain
– la température de l’air extérieur (en vert d’eau sur le graphique, nommé: Ext.)
Le second concerne l’humidité et regroupe :
– les 4 mesures d’humidité du couvain
– la mesure d’humidité de l’air extérieur (en vert d’eau sur le graphique, nommé: Ext.)
Seul la comparaison des 4 voies en humidité et température au regard des valeurs extérieures vous apportera des réponses quant à la présence de couvain ou non.


Exemple de reprise de ponte au début du mois de Février
(graphique sur 2 mois)
1 – Reprise du couvain en fin d’hiver (début Février)
Sur le graphique ci-après on voit nettement un changement d’allure des courbes de température et d’humidité à partir du début du mois de Février. On voit que les jours de beau temps au mois de janvier, les températures internes des ruches ont nettement augmenté, mais la reprise n’a eu lieu que lorsque la température s’est maintenue au dessus de 5°C pendant plusieurs jours.
2 – stabilisation des températures entre 30°C et 35°C
On voit nettement qu’à partir de début février les températures se stabilisent brutalement entre 30°C et 35°C. La courbe P1-Noire met en revanche plus de temps à réellement rejoindre les 35°C. Cela signifie probablement que la sonde n’est pas réellement au centre de la grappe et donc ne bénéficie que partiellement du chauffage des abeilles.
3 – stabilisation de l’humidité entre 45% et 55%
Comme pour la température, on voit nettement que subitement à partir de début février l’humidité se stabilise entre 45% et 55%.
La visualisation de la stabilisation des 2 valeurs Température et Humidité, nous permet de déduire que la ponte a repris dans ces 4 ruches au début du mois de Février
Le phénomène de régulation par les abeilles de la Température et de l’Humidité dans une plage fixe se nomme HOMEOSTASIE.
Réussir son traitement en BIO à l’acide oxalique
Le principe du traitement en BIO consiste à intervenir en 2 fois:
– Une fois en été en bloquant la ponte volontairement et en diffusant de l’acide oxalique en dégouttement
– Une fois en hiver en utilisant le blocage de ponte naturel pour faire une seconde diffusion d’acide oxalique par sublimation
Ces deux traitements doivent s’accompagner d’une mesure du taux d’infestation sur lange pour être certain du niveau d’infestation en varroa.
1 – Intervenir en été
Le principe de l’intervention en été, consiste à profiter de la miellée d’été pour bloquer la reine dans une cage. Plus la cage sera grande moins il y aura de perte de reine (l’idéal étant de la bloquer sur un cadre entier ou elle peut pondre). Au terme de trois semaines, on décage la reine et on arrose d’acide oxalique la grappe. Le suivi des température couvain n’est pas fondamental mais accompagnera bien le suivi de cette opération.
2 – Intervenir en hiver
Malheureusement il n’est pas possible de se contenter d’un seul traitement d’été. Il faut aussi réaliser une sublimation d’acide oxalique en hiver (voir 2 dans certains cas). Fin octobre, positionnez bien les sondes de couvain au centre des grappes et vous verrez nettement la ponte s’arrêter. Cela se traduit par une perte progressif des conditions d’homéostasie. Vous saurez ainsi nettement à quel moment intervenir pour être réellement hors couvain au moment du traitement et donc être efficace.
Les dispositifs qui ne donnent pas l’état de la ponte
Si vous souhaitez utiliser d’autres matériels que BEESCALE, cela est possible mais seules les sondes qui plongent au centre de la grappe peuvent réellement donner la température et l’humidité exactes de la grappe. En effet, les boîtiers et les sondes situés SUR et en bordure des cadres (numéro 1 sur l’image ci-dessous) sont la majorité de l’année (et particulièrement en hiver) en dehors de la grappe. Si la température n’est pas à 35°C on ne peut rien en déduire.


L’approche Mellisphera / BroodMinder
Mellisphera propose une autre approche qui consiste à définir un état de la colonie à partir de la mesure de la température sur le DESSUS des cadres. Cette valeur va atteindre les 35°C en pleine saison lorsque la ruche sera à son apogée de développement et va fluctuer à la baisse hors saison en fonction de la taille de la grappe et de la température extérieure.
Melliphera a conçu un algorithme basé sur cette température qui définit une force de colonie. Si l’on suppose que tout le rucher est équipé on peut comparer les ruches entre elles et détecter rapidement les ruches plus faibles que la moyenne (et qui nécessitent une visite). Si cette approche ne permet pas d’avoir la température exacte du couvain, elle reste néanmoins très intéressante pour avoir une vision globale instantanée du rucher.

