Utiliser les balances de ruches pour estimer la force et la santé des colonies d’abeille
Dans ce tuto, nous vous expliquons comment vous pouvez comparer des courbes de poids d’un même rucher pour :
– estimer la force des colonies pendant l’hivernage,
– détecter les ruches défaillantes lors des miellées.
Ces analyses ne sont possibles qu’en comparant les courbes de différentes ruches d’un même rucher les unes aux autres. Si vous ne disposez que de la courbe d’une seule ruche sur balance vous ne pouvez pas faire ce type d’analyse.
Si vous souhaitez disposer chez vous de cet outil, vous devez équiper vos ruches avec :
➡ Un système BEESCALE4 avec 4 pesons
Comparer les courbes de poids pour estimer la force des colonies en hivernage


1 – Estimer les forces de colonie en hivernage
En hivernage, les colonies perdent du poids de manière très linéaire. Cette perte est proportionnelle au nombre de bouches à nourrir. Elle se situe entre 1.5Kg/mois et 2.5Kg/mois –
Pour comparer vos colonies entre elles, affichez les courbes sur une durée de 21 jours. Cliquez en début de période, cliquez en fin de période. La différence s’affiche, vous pouvez classer vos colonies par force en fonction des quantités consommées.
2 – Détecter une ruche en train de mourrir
Pour les colonies qui s’affaiblissent, la courbe s’aplatit progressivement. En effet, le nombre d’abeilles diminuant leur consommation est de moins en moins important. Avec un peu d’habitude, vous détecterez facilement les courbes qui “s’aplatissent” et donc les colonies en train de disparaitre. Sur le graphique c’est le cas sur la courbe de couleur noire.
A savoir :
Une consommation de 2,5Kg/mois correspond à une colonie occupant 6 à 7 cadres en hivernage. 1,5Kg par mois correspond à une colonie sur 4 à 5 cadres.
Au mois de Mai lorsque les colonies occupent 1 corps Dadant et une hausse, elles peuvent consommer plus de 10Kg/mois.
Comparer les courbes de poids pour détecter une ruche défaillante


1 – colonie faible (reine défaillante ou ayant essaimé)
La colonie faible possède un nombre de butineuses moindre que celui d’une colonie normalement développée. Elle va naturellement moins récolter qu’une colonie normale. Ce cas s’observe très fréquemment et l’apiculteur peut faire le lien direct entre ce qu’il observe de visu en taille de population et en courbe de récolte. Dans le cas de l’exemple ci-dessus, la ruche essaime puis ne récolte pas pendant la miellée de Juin, en revanche elle se remère et récolte pendant la miellée de Juillet.
2 – colonie forte mais loqueuse
Les colonies loqueuses peuvent dans certains cas être très fortes et ne pas présenter de signe de maladie vraiment flagrant. L’apiculteur ne pourra détecter d’anomalie qu’en constatant que malgré les apparences d’une bonne colonie, celle-ci ne récolte pas suffisamment par rapport aux autres colonies du rucher. C’est le cas de la courbe présentée ci-dessus sur l’exemple de gauche.
Vous pouvez utiliser les capteurs de couvain présents dans la ruche pour connaître en temps réel l’humidité de la ruche et donc indirectement celle du miel. Pour l’instant, il n’y pas d’étude permettant d’établir une correspondance exacte entre l’humidité réelle du miel et celle de l’ambiance de la ruche. Avec l’expérience vous établirez votre propre jauge.
Détecter une anomalie due à un facteur externe
Si vous avez une bonne homogénéité en terme de qualité génétique et d’âge de vos reines ainsi qu’un environnement suffisamment mellifère (moyenne à 25Kg sans trou de miellée notable), vous pouvez vous attendre à un comportement majoritairement homogène de vos ruches.
Si ce comportement est anormalement hétérogène alors vous pouvez suspecter un facteur négatif externe : varroa, bol alimentaire de mauvaise qualité, manque d’eau, taux d’essaimage élevé.
Bien sûr, ce type d’analyse ne vaut que si vous êtes un apiculteur confirmé avec des pratiques très établies.